LE PARADIS DE NOBUYOSHI ARAKI

06/09/2019-21/09/2019

Nobuyoshi Araki est né à Tokyo en 1940. Il est l’un des photographes japonais le plus connu aujourd’hui, rendu célèbre par ses nus féminins encordés selon l’art du kinbaku (bondage japonais).

Son travail ne se limite cependant pas à ces photographies sulfureuses. Le photographe ne lâche, au quotidien, presque jamais son appareil – témoigne la photographe Sakiko Nomura, seule disciple que le maître aie jamais eu – il emportait son appareil jusqu’aux sanitaires pour ne rien manquer. La photographie semble pour Araki faire partie de la vie, au même titre que respirer ou manger.

Artiste prolifique, le photographe puise son inspiration dans sa ville, son quartier de Tokyo, sa femme Yoko, ses modèles, ses repas, les fleurs, les ciels et de multiples petits objets qu’il associe presque toujours à des fantasmes, créant des images remplies d’érotisme, de désir, qui retranscrivent des pulsions de vie et de mort dans un sentimentalisme toujours assumé.

Toutes ces images sont publiées sous la forme de plus de 500 livres photographiques. Nobuyoshi Araki est un des photographes les plus publiés au monde.

Peu après avoir soufflé ses 70 bougies le photographe se rebaptise “Sha-Kyo-Rojin A” (Le Vieux Fou de la photographie A). Ce surnom, inspiré par l’artiste d’estampes (ukiyo-e) Katsushika Hokusai qui se faisait lui-même appeler “Le vieux fou de dessin”, reflète son acceptation de sa vieillesse et son envie de continuer à consacrer son énergie à la photographie. 

Ces dernières années, Nobuyoshi Araki aborde souvent  la notion de “Paradis”.

“La photographie, c’est l’autre monde. C’est-à-dire le paradis. En ce moment, quand je regarde à travers l’objectif, tout me semble être paradis”, nous dit-il.

Après la mort de sa femme en 1990, il crée ce qu’il appelle son Paradis désert sur son balcon, où il place objets et fleurs qu’il laisse faner.

“Le ciel ne me lasse pas et j’aime regarder les fleurs qui se fanent et disparaissent. J’ai tendance à vouloir les prendre éternellement, mais si je continue trop, j’ai peur d’atteindre un autre état de conscience, donc je fais attention”. “Photographier, se marier, vivre, c’est finalement faire un voyage sentimental éternel”. 

Nous présenterons en septembre, pour une rentrée haute en couleurs, une rétrospective non exhaustive du travail de Nobuyoshi Araki avec des polaroids pris entre le début des années 2000 et ces derniers mois, des dessins et près de 150 livres photographiques. Des tirages de sa dernière série, “L’éléphant Delon”, seront également présentés. Delon est une création d’Araki qui date de la fin des années 60 – début des années 70. Il s’amusait alors à faire des dessins et créait des créatures aux noms tous plus originaux que les autres dont Doutei Dacho-kun, l’autruche puceau Doutei, Kintaman le couille-man, et le fameux éléphant Delon aux trois trompes suggestives. Ce dernier restera un des préférés d’Araki, et après presque 50 ans, en 2019, il donne finalement vie à Delon sous la forme d’une statuette en céramique, qui devient le sujet principal de cette nouvelle série.

Au travers de cette rétrospective, nous souhaitons partager l’énergie créatrice d’Araki et montrer les évolutions d’un photographe à la carrière prolifique et à l’inventivité sans cesse renouvelée sur plus de 60 ans.

Dates: 06.09.2019 – 21.09.2019
Place: Galerie &CO119 
119 rue Vieille du Temple 75003 Paris