DAIDO MORIYAMA
RECORD NO.54 (SIGNED)
Published by Akio Nagasawa, 2023
Book size 21 x 28 cm
Pages 120
Softcover
Signed by the artist
"Yesterday, my daughter drove me and my wife to Kami-Ooka, a town south of Yokohama. We had already been there two weeks earlier, and as I had no business accompanying the ladies on their shopping spree, I spent a little over an hour walking around with my camera, in the area around the station that is crowded with people and tall buildings. Quite naturally, the tour also led me to a place that I always visit, and that I have decided to refer to as my “oasis number three.” On one side of a 50-meter stretch of a narrow alley between the back of a store and the Keihin Kyuko line, there are several juice stands, and sandwiched between them, a number of ashtrays are admirably standing and waiting for smokers like myself. There’s always a bunch of folks, guys and ladies alike, puffing away on their cigarettes as if there was no tomorrow. One of the bars has some concrete steps in front of it that are just right for sitting on, and in that “oasis,” I like to spend some quality time smoking while observing the neighborhood through my pocket camera, and taking the occasional snapshot. There are quite a lot of ladies, and also many blue-collar type guys, and they all come together here for a chat and a puff. Back home, I found myself alone in the kitchen at night, and while having another cigarette or two, I reviewed the results of my own shooting spree in the alleys of Kami-Ooka.
“I guess two or three of them will be alright for Record,” I concluded while thinking about the next issue. I remembered also photographing a long line of people and wondered what they were queueing up for, while lighting another cigarette. Another day in the life of the photographer that I am was casually drawing to an end. And tomorrow, I thought, I’m going to take a stroll around Ofuna. (Number one and two of my own private oases are places that I carry in my heart, and I won’t tell anyone about them, unless they’re heavy smokers just like me!)" – from afterwords by Daido Moriyama
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"Hier, ma fille nous a conduits, ma femme et moi, à Kami-Ooka, une ville située au sud de Yokohama. Nous y étions déjà allés deux semaines auparavant, et comme je n'avais pas à accompagner ces dames dans leur virée shopping, j'ai passé un peu plus d'une heure à me promener avec mon appareil photo, dans le quartier de la gare qui est bondé de gens et de grands immeubles. Tout naturellement, la visite m'a conduit à un endroit que je fréquente toujours et que j'ai décidé d'appeler mon "oasis numéro trois". Sur un côté d'une allée étroite de 50 mètres entre l'arrière d'un magasin et la ligne Keihin Kyuko, il y a plusieurs stands de jus de fruits, et entre eux, un certain nombre de cendriers attendent admirablement les fumeurs comme moi. Il y a toujours un groupe de personnes, hommes et femmes confondus, qui tirent sur leur cigarette comme s'il n'y avait pas de lendemain. L'un des bars possède des marches en béton devant lesquelles on peut s'asseoir, et dans cette "oasis", j'aime passer du bon temps à fumer tout en observant le quartier à travers mon appareil photo de poche, et en prenant des clichés de temps en temps. Il y a pas mal de femmes, mais aussi beaucoup d'hommes du type col bleu, et ils se retrouvent tous ici pour discuter et tirer une bouffée. De retour chez moi, je me suis retrouvé seul dans la cuisine le soir, et tout en fumant une ou deux cigarettes, j'ai passé en revue les résultats de ma propre séance de tir dans les ruelles de Kami-Ooka.
"Je suppose que deux ou trois d'entre eux conviendront à Record", ai-je conclu en pensant au prochain numéro. Je me suis également souvenu avoir photographié une longue file d'attente et je me suis demandé pourquoi ils faisaient la queue, tout en allumant une autre cigarette. Une autre journée dans la vie du photographe que je suis s'achevait tranquillement. Et demain, je me suis dit que j'allais me promener à Ofuna. (Les numéros un et deux de mes oasis privées sont des lieux que je porte dans mon cœur et dont je ne parlerai à personne, à moins qu'il ne s'agisse de gros fumeurs comme moi !) - extrait de la postface de Daido Moriyama