Mers Invisibles — Maude Arsenault, Manon Lanjouère, Aurore de la Morinerie et Laure Winants

Mers Invisibles — Maude Arsenault, Manon Lanjouère, Aurore de la Morinerie et Laure Winants

L’exposition "Mers Invisibles" réunit les œuvres de Maude Arsenault, Manon Lanjouère, Aurore de la Morinerie et Laure Winants, quatre artistes dont les pratiques hybrides – entre photographie, expérimentation, geste plastique, peinture – interrogent, chacune à leur manière, les territoires insoupçonnés de la mer : mémoire, écologie, matière, mutations. Ensemble, elles explorent ces imaginaires mouvants et infinis, à la croisée du sensible, du sociétal et du politique, là où le visible se dissout dans la profondeur des eaux et des symboles.

 

 

À travers son approche intimiste et féministe, Maude Arsenault établit un parallèle entre mer et corps féminin. Fondant, posant, confrontant son corps aux littoraux, Arsenault explore les parallèles entre l’érosion des côtes et les changements du corps des femmes face aux contraintes biologiques, sociales et climatiques. Son travail, qui mêle photographie, collage, sculpture et performance, rend visible l’impermanence des corps et la charge invisible qui leur incombent dans un monde en pleine mutation.

 

 

Main D’argile, Impression giclée photographique sur Hahnemühle photo rag 308 g, 2024. Issue de la performance de l’artiste avec de l’argile, documentée en photographie, Mon corps falaise, 2024
© Maude Arsenault

 

 

Face à cette approche sensorielle et politique du corps, Manon Lanjouère construit un monde à la fois onirique, critique et politique. Ses Paysages Sensibles s’inscrivant dans la continuité de sa série Les Particules, révélant des mondes sous-marins imaginés où la fiction devient un outil de résistance écologique. Par un glissement entre l’invisible microscopique et des paysages fantasmés, construits de toutes pièces à travers des référents terrestres, elle interroge notre capacité à voir ce qui est menacé et interroge : comment protéger un monde que l’on ne voit pas ?

 

Paysage sensibles #3, 16 Cyanotypes 20 x 25cm, 80 x 100 cm 
© Manon Lanjouère

 

 

Proposant une approche tout aussi sensible de l’imaginaire marin, Aurore de la Morinerie déploie la mer dans un foisonnement d’expérimentations autour de la matière. S’appliquant à rendre une sensation plutôt qu’un rendu réel, elle utilise les outils, les supports, les superpositions et les couleurs pour créer des monotypes uniques à l’image de la richesse et la diversité de la faune et la flore sous-marine.

 

 

 

Sans titre, Monotypes originaux sur papier japon, diptyque, 2020 
©Aurore de la Morinerie

 

 

Laure Winants, quant à elle, cherche dans sa série Fossiles du futur à rendre visible les traces muettes de la pollution humaine. Entre art et science, elle collecte dans les fonds marins des données qu’elle transforme en images sensibles à l’aide de procédés photographiques expérimentaux tels que les chimigrammes ou photogrammes. Ces empreintes chimiques sont autant de cartes poétiques qui rendent compte des dégradations environnementales en cours, révélant les effets de l’acidification, des pesticides ou des micro-polluants. Joignant le protocole scientifique à la magie du hasard, elle crée des œuvres où les éléments entrent directement en réaction avec le papier, laissant la matière parler d’elle-même.

 

Fossiles du Futur, 2025
© Laure Winants

 

"Mers Invisibles" est une exposition résolument ancrée dans le contemporain et tournée vers les défis de demain que nous proposons ici, à travers ces trois regards féminins. L’eau devient pour elles une surface sensible, propice à refléter les transformations de notre monde et à évoquer les enjeux à venir. Par leurs démarches respectives, elles tissent des liens entre les métamorphoses du vivant et les luttes présentes et futures.

 

 

Communiqué de Presse